CARBONEL Armelle

Résumé:
Une écorchée vive qui rêve de brûler les planches.
Un squat à fuir, un homme secret et tourmenté.
Et une audition menée par une troupe étrange dans un théâtre abandonné...
Le Majestic.

Serez-vous prêts pour la première ?

Après un « Criminal Loft » encensé par la critique, « Majestic Murder » est un thriller sombre et original, asseyant définitivement son auteure parmi les plumes majeures de la littérature noire.

Mon avis (en fait un message laissé à l'auteure):

l est grand temps de punir Armelle Carbonel !

Armelle, tu exagères !
Je voulais seulement commencer de lire ton livre. Je l'ai fini. D'une traite. En un après-midi. Du coup le ménage n'a pas beaucoup avancé. C'est de ta faute ! Quelle idée aussi d'écrire un roman qui pousse toujours, avec une avidité incontrôlable, à connaitre la suite. Au départ on se dit "Bon aller, encore quelques pages et j'arrête". Puis vient un moment (rapidement) où l'on ne se dit plus rien du tout. On dévore page après page. Pire ! On se goinfre.

Armelle, ça suffit !
Ça suffit de nous faire trembler avec tes histoires nécromancières. Et nos pauvres cœurs fragiles, tu y penses ? Croyez-vous qu'elle nous ménagerait ! Et le comble, c'est qu'on adore ça et qu'on en redemande. Ah ça, on peut dire que tu as le don pour nous embarquer dans des histoires pas possibles.

Mais là Armelle, ça commence à bien faire !
Tu mérites d'aller au coin...
... lecture de toutes les bibliothèques, médiathèques et maisons de France et de Navarre. Pour un tel roman, il faut aménager une majestique place. Quand Madame Carbonel se donne en spectacle, il lui faut une scène à sa mesure.

Non franchement Armelle, c'est pas bien.
Tu mériterais que j'achète ton prochain livre, tiens !

Mon avis :

Prenez une émission de téléréalité qui a pour objet de réunir huit condamnés à mort dans un loft, de les filmer 24h/24, et de laisser aux téléspectateurs le choix de leur donner la vie ou la mort. Un seul retrouvera la liberté.
Ajoutez à cela que ces huit condamnés sont les pires criminels qui soient, ayant fait subir des sévices monstrueux à leurs victimes.
Ajoutez encore une dose de ténèbres en vous rendant dans le sanatorium de Waverly Hills. De sombres expériences médicales y ont été menées, et il flotte dans l’air ambiant le glauque suffoquant des lieux hantés par leur histoire.
Qui sommes-nous pour décider de la vie et de la mort ? Sommes-nous si assoiffés de pouvoir que la moindre opportunité d’en user nous enivre ?
Ce sont des monstres, certes. Mais ne le sommes-nous pas aussi, nous, téléspectateurs ? Nous tuons par nos libres choix.
Libres ? Pas tant que ça. En sous-main, les ficelles sont tirées et les esprits menés aux opinions que l’on veut bien leur donner. Gardons-nous vraiment notre libre arbitre ?
En allumant notre télévision, nous devenons complices des condamnés, des « tenanciers » du programme, de l’appétence morbide des autres téléspectateurs.
Nous pouvons tenter de nous rassurer en nous disant que tout cela n’est que fiction, qu’il ne s’agit là que d’une émission inventée, un délire de l’auteure en quelque sorte.
Est-on vraiment certains que ce genre d’émission ne sera jamais réalisée ? Je ressens la même hésitation que vous : rien n’est impossible, surtout l’impensable.
Rien que le fait de lire ce livre, de l’avoir acheté après en avoir lu la quatrième de couverture puis vous être dit qu’il doit être génial, peut faire songer à ce que chacun de nous, aussi civilisé que l’on se sente, cache d’animal. Nous avons beau domestiquer notre sauvagerie, elle ressort toujours inconsciemment. Elle n’est pas aussi inconsciente et innocente que nous voudrions le penser.
Rien que le fait de prendre plaisir à cette lecture, de sentir le désir d’aller toujours plus avant, d’aller jusqu’au bout, démontre notre voyeurisme malsain.
Car c’est en cela que le livre d’Armelle Carbonel est fort. Il nous pousse à la faute, dans nos retranchements, dans notre péché. Et l’auteure sait s’y prendre ! Nous nous surprenons à nous dire que ce n’est pas bien, mais que c’est bon quand même.
L’écriture est franche, sans fioritures. L’imagination est fertile. Les rebondissements incessants. La noirceur croissante. Le rouge coule au fil des pages. Les pensées les plus perverses se faufilent.
Et nous rentrons malgré nous (ou presque) dans cette perversité ambiante.
Je vous laisse le libre arbitre de lire ce roman. Si vous tentez l’aventure, vous êtes quittes pour une expérience marquante.
A travers un thriller écrit de main de maître, des interrogations pointent. Je vous ai livré certaines des miennes sans forcément donner les réponses. A vous de trouver celles qui vous conviennent.
Pour sûr, avec ce roman acéré et aguicheur, Armelle Carbonel va prendre son envol. Je lui souhaite le plus beau des voyages.